s’arrangera ! — Eh bien, Werther ! ne revenez pas avant la veille de Noël ! » Il voulait répondre ; Albert entra. On se donna le bonsoir avec un froid de glace. Ils se mirent à se promener l’un à côté de l’autre dans l’appartement d’un air embarrassé. Werther commença un discours insignifiant, et cessa bientôt de parler. Albert fit de même, puis il interrogea sa femme sur quelques affaires dont il l’avait chargée. En apprenant qu’elles n’étaient pas encore arrangées, il lui dit quelques mots que Werther trouva bien froids et même durs. Il voulait s’en aller, et il ne pouvait pas. Il balança jusqu’à huit heures, et son humeur ne fit que s’aigrir. Quand on vint mettre le couvert, il prit sa canne et son chapeau. Albert le pria de rester ; mais il ne vit dans cette invitation qu’une politesse insignifiante : il remercia très-froidement, et sortit.
Il retourna chez lui, prit la lumière des mains de son domestique qui voulait l’éclairer, et monta seul à sa chambre. Il sanglotait, parcourait la chambre à grands pas, se parlait à lui-même à haute voix et d’une manière très-animée. Il finit par se jeter tout habillé sur son lit, où le trouva son domestique, qui prit sur lui d’entrer sur les onze heures pour lui demander s’il ne voulait pas qu’il lui tirât ses bottes. II y consentit, et lui dit de ne point entrer le lendemain matin dans sa chambre sans avoir été appelé.
Le lundi matin, 21 décembre, il commença à écrire à