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LE MARIAGE 143

Podkoliossine (poussant mm cri et laissant tomber la glace). — Idiot! Et pourquoi?... pourquoi? Est-ce bête? Tu m'as fait peur... mon âme en est toute secouée !...

Kotchkariof. — Ça ne fait rien... j'ai plaisanté...

Podkoliossine. — On n'a pas idée d'inventer ces plaisanteries-là !... Je n'arrive pas à me remettre de mon épouvante... Et j'ai cassé cette glace !... Elle a de la valeur... je l'ai achetée au magasin anglais...

Kotchkariof. — Allons, c'est bien... je t'en trou- verai une autre...

Podkoliossine. — Trouver une autre... Je les connais, ces autres glaces... On paraît avoir dix ans de plus... et avec ça une gueule toute de travers...

Kotchkariof. — Mon cher... C'est moi qui devrais t'en vouloir... me cacher tout à moi, ton ami !... Voilà que tu imagines de te marier maintenant !

Podkoliossine. — Quelle folie !... Moi?... Jamais !..

Kotchkariof. — Tiens !... la pièce à conviction. (Il indique Phiokla.) On le connaît, l'oiseau... il est là ! Mais, mon ami, il n'y a pas de mal, il n'y a pas de mal... Ce n'est pas un péché. C'est le devoir de tout chrétien... nécessaire même pour la patrie... Si tu le permets... je te jure que je prends toutes les dé- marches sur moi... (A Phiokla.) Allons, parle... les tenants, les aboutissants, etc., etc. Noble, fille de fonctionnaire ou de marchand... hein?... et le nom?

Phiokla. — Agaphia Tikhonovna.

Kotchkariof. — Agaphia Tikhonovna Bran- dakhlistova?

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