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Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/154

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I46 LE MARIAGE

coin... pas cirée... et cette cuvette... et cette mon- tagne de tabac sur la table... et toi-même enfin qui te vautres toute la journée comme une marmotte sur ce divan...

Podkoliossine. — C'est vrai... Je sais bien qu'il n'y a pas d'ordre chez moi...

Kotchkariof. — Tandis que... dès que tu auras pris une femme... tu ne reconnaîtras plus rien ici, à commencer par toi-même !... ton divan sera là, ici, un petit chien... un serin quelconque dans une cage... un ouvrage de femme... Et imagine-toi... tu te repose- rais là sur ce divan, et une petite femme, toute jolie, viendrait te caresser... avec sa petite main...

Podkoliossine. — Eh ! que le diable m'emporte... mais c'est vrai... il y a des femmes qui ont de petites mains si jolies... blanches comme du lait...

Kotchkariof. — Tu n'y connais rien de rien... Comme si elles n'avaient que de petites mains !... Mais mon cher... En parler, mais c'est... le diable seul pourrait te dire ce qu'elles n'ont pas !...

Podkoliossine. — Pour te dire la vérité... j'aime bien avoir près de moi une belle petite créature à... tripoter...

Kotchkariof. — Ah ! ah !... tu y mords enfin... Maintenant, il s'agit d'organiser les choses... Toi, ne t'occupe de rien... Le banquet du mariage et le reste... je m'en charge... Impossible, mon cher, d'avoir moins de douze bouteilles de Champagne... tout ce que tu veux, mais il faut boire... Et au moins six bouteilles de madère... La jeune fille a certainement une foule

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