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Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/166

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I58 LE MARIAGE

Phiokla. — Tu n'en as donc pas assez !... Hein? Voilà que ça te démange maintenant !... Tu avais déjà peur quand je suis venue...

Arina Panteleïmonovna. — Nous n'en avons pas besoin de tes nobles !... Six !... mais un seul marchand les vaut tous...

Phiokla. — Ça non, Arina Panteleïmonovna, un noble... c'est un peu plus distingué !

Arina Panteleïmonovna. — Il s'agit bien de distinction... Tiens... Alexeï Dmitrievitch qui se pro- mène en bonnet de zibeline... regarde-le quand il vole en traîneau...

Phiokla. — Oui... et si un noble passe avec ses épaulettes... il lui dira : « Eh ! espèce de marchand, veux-tu filer hors de mon chemin ! » ou encore : « Veux-tu me montrer ce que tu as de mieux comme velours, boutiquier... » Et celui-ci de répondre : « A vos ordres, batiouchka ! — Mais veux-tu tout d'abord ôter ton bonnet, grossier personnage !... » Voilà ce que dira le noble...

Arina Panteleïmonovna. — Et le marchand, s'il le veut, gardera le tissu et voilà ton noble obligé de marcher tout nu... pauvre petit noblaillon tout nu...

Phiokla. — Le noble assommera le marchand..,

Arina Panteleïmonovna. — Le marchand ira se plaindre à la police...

Phiokla. — Et le noble portera plainte devant le sénateur...

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