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LE REVIZOK 9

Le préfet. — De plus... toutes sortes de saletés sèchent dans votre bureau... c'est très laid... et j'ai vu tout un attirail de chasse sur votre armoire à papiers... Je sais que vous aimez la chasse, mais enlevez donc tout cela... quitte à le remettre quand le révizor sera parti... Et votre assesseur... c'est un homme très intelligent... mais il pue... à croire qu'il vient toujours de sortir du cabaret... Mauvaise note !... Je voulais vous le dire aussi, mais j'ai été distrait... je ne sais pourquoi... Si c'est réellement une odeur naturelle, comme il le prétend, il y a un moyen de la combattre... on peut lui conseiller de manger de l'ail, de l'oignon... ou telle autre cho?e... Christian Ivano- vitch nous aidera en donnant des médicaments...

Christian Ivanovitch (marmotte toujours la même syllabe inintelligible).

Ammoss Phiodorovitch. — ■ Je suis sûr qu'il n'y a rien à faire... Sa nourrice l'a blessé quand il était enfant... il me l'a raconté... et depuis il a toujours senti la vodka.

Le préfet. — Oh ! je vous ai fait là une simple remarque. Quant aux mesures d'ordre plus intérieur... ce qu'André Ivanovitch appelle « petits péchés » dans sa lettre... je ne puis rien dire. D'ailleurs, il est vraiment impossible d'en parler : il n'existe pas d'homme qui n'ait quelque péché sur la conscience... Dieu lui-même nous a créés ainsi... et les voltairiens discutent vainement là-dessus...

Ammoss Phiodorovitch. — Mais que diable voulez- vous dire avec vos péchés, Antone Antonovitch?... Les péchés diffèrent tellement les uns des autres !...

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