Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/184

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Podkoliossine. — Oui, pas mal !

Jevakine. — Oh ! pas mal du tout, la petite !

Kotchkariof (à fart) . — Maudit soit l’imbécile ! Il est tombé amoureux... il va encore nous empêcher... (A haute voix.) Ah ! non, elle n’est pas jolie !

Iaïtchnitsa. — Un nez trop gros.

Jevakine. — Je n’ai pas remarqué son nez... Une vraie petite rose !...

Anoutchkine. — J’avoue que... ce n’est pas ça... pas ça... Je me demande même si elle a quelque habitude du monde... Et sait-elle le français?

Jevakine. — Permettez moi de vous dire que vous auriez pu lui parler français ! Elle le comprend peut-être...

Anoutchkine. — Croyez-vous donc que je connais cette langue? Je n’ai pas eu le bonheur de recevoir pareille éducation. Mon père fut une franche canaille, un misérable qui n’a même pas pensé à m’apprendre le français... J’étais encore enfant, c’aurait été très facile... il eût suffi de me fesser vigoureusement et je l’aurais appris, je l’aurais appris...

Jevakine. — Je ne comprends pas alors l’utilité pour vous que... votre femme connaisse cette langue...

Anoutchkine. — Ah! pardon!... La femme, c’est une tout autre affaire... il faut absolument qu’elle sache... sinon... elle ira par ci, elle ira par là... (Il fait un geste) et rien n’ira comme je le veux...

Iaïtchnitsa (à fart). — Eh! qu’ils parlent de ce qui les intéresse... Moi, je vais aller examiner du