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Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/209

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LE MARIAGE 201

Podkoliossine. — Je ne puis croire encore qu'elle ait déclaré franchement me préférer...

Kotchkariof. — Il s'agit bien de préférer... Mais elle est folle de toi ! Un amour... elle parle de toi avec des noms... une passion ! On la sent qui bouillonne.

Podkoliossine (il sourit avec orgueil). — C'est bien vrai... quand une femme le veut, elle saura employer des noms... L'homme mettrait un siècle à les trouver : mon petit bijou, mon petit loulou, mon chéri...

Kotchkariof. — Ce n'est rien encore... Quand tu seras marié, tu verras ce qu'elle te racontera les deux premiers mois... tu fondras littéralement de bonheur...

Podkoliossine (souriant). — Vraiment?

Kotchkariof. — Je te parle en honnête homme. Écoute... il s'agit maintenant de mener lestement l'affaire... Explique-toi, ouvre-lui ton cœur et de- mande-lui sa main.

Podkoliossine. — Comment, de suite?... y penses-tu?

Kotchkariof. — Sans tarder, c'est nécessaire... la voici, d'ailleurs.

��SCÈNE XIII Les mêmes et AGAPHIA TIKHONOVNA

Kotchkariof. — Je vous amène, mademoiselle, l'heureux mortel que vous voyez... Il n'y eut jamais sur la terre pareil amoureux... Vraiment, que Dieu

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