Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

204 LE MARIAGE

Podkoliossine. — Nous sommes le huit... (Il compte sur ses doigts) neuf, dix, onze... dans vingt- deux jours.

Agaphia Tikhonovna. — Oh ! mais c'est bientôt...

Podkoliossine. — Je ne compte même pas aujourd'hui. (Silence.) Comme le peuple russe est brave !

Agaphia Tikhonovna. — Pourquoi?

Podkoliossine. — Les ouvriers... Ils montent si haut... Je passais devant une maison... des maçons mettaient du plâtre... et ils n'avaient pas peur...

Agaphia Tikhonovna. — C'est vrai. Où était-ce?

Podkoliossine. — Dans la rue que je traverse tous les jours pour aller au ministère... Tous les matins, je vais à mon bureau.

(Silence. Podkoliossine recommence à tambouriner sur la table. Il prend enfin son chapeau et prend congé de la jeune fille.)

Agaphia Tikhonovna. — Ah ! vous partez déjà !...

Podkoliossine. — Oui. Excusez-moi si je vous ai ennuyée.

Agaphia Tikhonovna. — Comment donc, au con- traire ! je dois vous remercier d'avoir ainsi passé le temps avec moi...

Podkoliossine (souriant). — Je croyais vrai- ment que je vous ennuyais.

Agaphia Tikhonovna. — Je vous assure que non.

�� �