LE REVIZOR 57
autre carte, j'en ai eu un véritable haut-le-cœur... à vomir ! Il m'est arrivé un jour, pour amuser les enfants, de construire une maison avec des cartes... je n'ai pu dormir de la nuit à cause d'un terrible cau- chemar ! Qu'elles soient maudites ! Comment peut-on perdre un temps aussi précieux !
Louka Loukitch (à part). — Le misérable, hier, m'a vidé de cent roubles.
Le préfet. — Je préfère employer ce temps pour le bien de l'État.
Khlestakof. — Vraiment... vous avez tort... Tout dépend à quel point de vue on se place... Certes si on abandonne un travail sous le poids duquel on suc- combe... alors, naturellement... Mais il est agréable de jouer de temps à autre... ne dites pas non.
��SCÈNE VI
Les mêmes, ANNA ANDREEVNA et MARIA ANTONOVNA
Le préfet. — Permettez-moi de vous présenter ma famille : ma femme, ma fille.
Khlestakof (saluant) . — Je suis heureux, madame, d'avoir pour ainsi dire le plaisir de vous voir.
Anna Andreevna. — Il nous est encore plus agréable de voir un être tel que vous...
Khlestakof (avec affectation). — Certes non, madame... je suis certainement plus heureux...
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