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88 LE RÉVIZOR

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Ossip. — Demain... je vous assure, Ivan Alexan- drovitch, partons... On vous reçoit avec honneur, c'est vrai, mais il vaut mieux partir... Je suis sûr qu'on vous a pris pour un autre... Votre père serait furieux... Ah! le beau voyage... je parie qu'ils nous donneront des chevaux magnifiques...

Khlestakof (il écrit). — Allons, soit!... Mais porte tout d'abord cette lettre et... fais attention que les bêtes soient bonnes... Dis aux cochers que je leur donnerai des pourboires... qu'ils marchent bien, comme pour un courrier du ministre... et qu'ils nous chantent de belles chansons... (Il continue à écrire.) Je me figure Triapitchkine... il crèvera de rire...

Ossip. — Un homme d'ici la portera, cette lettre... moi, pour ne pas perdre de temps, je vais faire la malle...

Khlestakof (il écrit). — Bien... .mais apporte une bougie.

Ossip (il sort, on l'entend derrière la scène). — Eh ! toi, écoute. Porte cette lettre à la poste et dis au directeur qu'il l'accepte sans timbre... ensuite, qu'on mette à la disposition de mon barine la meilleure troïka du village... tu diras que nous ne la paierons pas... ce sera sur le compte du fisc... Et en vitesse, sinon mon maître se fâchera... Attends, la lettre n'est pas encore finie...

Khlestakof (il continue d'écrire). — Où diable loge-t-il maintenant? A la Potchtamskaïa ou à la Gorochovaïa... Lui aussi aime déménager souvent et ne pas payer... A tout hasard, j'envoie à la Potch- tamskaïa.

(Il plie la lettre et la met dans l'enveloppe.)

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