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Page:Gogol - Nouvelles choisies Hachette - Viardot, 1853.djvu/139

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— Cependant, ce n’est pas pour rien qu’elle l’a dit. Tu vas commencer ton office aujourd’hui même.

— J’aurais à dire à votre seigneurie… certainement tout homme éclairé par la sainte Écriture peut à proportion de ses forces… Seulement, je crois qu’il serait préférable d’appeler un diacre, ou tout au moins un sous-diacre… ce sont des gens savants, qui connaissent déjà comment tout cela se fait… Mais moi… je n’ai pas de voix. Et puis regardez-moi ; Dieu sait ce que je suis… je n’ai pas la moindre apparence.

— Tout cela m’est parfaitement égal. Je ferai tout ce que m’a ordonné ma colombe. Rien ne me fera reculer, et si tu lis, comme il faut, pendant trois nuits, les prières, je te récompenserai largement. Sinon, je ne conseillerais pas au diable lui-même de me fâcher. —

Ces dernières paroles furent prononcées d’une voix si énergique que le philosophe en comprit parfaitement la signification.

— Suis-moi, dit le centenier. —

Ils sortirent dans le vestibule. Le centenier ouvrit la porte d’une autre chambre qui se trouvait vis-à-vis de la sienne. Le philosophe s’arrêta un moment pour se moucher, et franchit le seuil avec un sentiment de crainte et d’hésitation. Tout le plancher était couvert d’une grosse cotonnade rouge.