a déjà beaucoup d’exemples de pareils événements dans le monde. J’ai ouï dire qu’en Angleterre un poisson s’est approché du rivage, et a prononcé deux mots dans une langue tellement étrangère, que voilà déjà trois années que tous les savants tâchent de la désigner sans avoir pu rien découvrir jusqu’à présent. J’ai lu aussi dans les gazettes que deux vaches sont venues un jour dans un magasin demander une livre de thé. Mais il faut convenir que je m’étonnai bien davantage quand Medgi ajouta :
— Je t’ai écrit, Fidèle ; sans doute Polkan ne t’a pas porté ma lettre. —
Que je ne touche pas mes appointements, si j’ai jamais entendu dire qu’un chien pût écrire ! Ceci, par exemple, m’a fort étonné. Il faut dire que, depuis quelque temps, je commence à voir et à entendre des choses que je n’avais jamais vues ni entendues jusqu’alors.
— J’irai, me dis-je à moi-même, je suivrai cette chienne ; je saurai qui elle est, et ce qu’elle pense. —
J’ouvris mon parapluie, et me mis à suivre les deux dames. Elles entrèrent dans la rue Gorokhovaya, puis dans la rue Metschanskaya, puis dans la rue Stalarnaya, puis enfin elles gagneront le pont Kokouschkine, et s’arrêtèrent devant une grande maison.
— Je connais cette maison, me dis-je à moi-