organisé en république militaire, et offrant quelque lointaine et grossière ressemblance avec les ordres de chevalerie de l’Europe occidentale.
Leur principal établissement, appelé la setch, avait d’habitude pour siège une île du Dniepr. C’était un assemblage de grandes cabanes en bois et en terre, entourées d’un glacis, qui pouvait aussi bien se nommer un camp qu’un village. Chaque cabane (leur nombre n’a jamais dépassé quatre cents) pouvait contenir quarante ou cinquante Cosaques. En été, pendant les travaux de la campagne, il restait peu de monde à la setch ; mais en hiver, elle devait être constamment gardée par quatre mille hommes. Le reste se dispersait dans les villages voisins, ou se creusait, aux environs, des habitations souterraines, appelées zimovniki (de zima, hiver).
La setch était divisée en trente-huit quartiers ou kouréni (de kourit, fumer ; le mot kourèn correspond à celui du foyer). Chaque Cosaque habitant la setch était tenu de vivre dans son kourèn ; chaque kourèn, désigné par un nom particulier qu’il tirait habituellement de celui de son chef primitif, élisait un ataman (kourennoï-ataman), dont le pouvoir ne durait qu’autant que les Cosaques soumis à son commandement étaient satisfaits de sa conduite. L’argent et les hardes des Cosaques d’un kourèn étaient déposés chez leur ataman, qui donnait à location les boutiques et les bateaux (douby) de son kourèn, et gardait les fonds de la caisse