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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/142

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dans le soulier, on ne voit pas s’il manque. Je vais tous les jeudis chez la femme d’un conseiller d’État, Mme Tchekhtareva ; je connais également Mme Pelagia Grigorievna Podtotchina, femme d’un officier supérieur, qui a une très jolie fille ; j’ai encore d’autres relations brillantes, et vous jugez vous-même comme je puis maintenant… Il m’est impossible à présent de paraître quelque part.

L’employé réfléchit, en se pinçant fortement les lèvres :

— Non ! je ne puis insérer une telle annonce dans le journal, dit-il enfin, après un long silence.

— Comment ?… Pourquoi ?

— Parce qu’un journal peut perdre son bon renom. Si chacun se met à y écrire que son nez a disparu, alors… Et c’est ainsi qu’on dit qu’il s’imprime beaucoup d’absurdités et de bruits mensongers.

— Et pourquoi cela est-il absurde ? Il n’y a, dans mon cas, rien de pareil, il me semble.

— Vous le pensez ainsi ; or, voici un fait qui s’est passé la semaine dernière. Il vint un fonctionnaire, tout comme vous êtes venu aujourd’hui, apportant