Aller au contenu

Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas !… Il le mit devant sa bouche, le chauffa légèrement de son haleine, et le plaça de nouveau à l’endroit plat qui se trouvait entre les deux joues ; le nez ne tenait d’aucune façon ! « Hé ! tombe donc ! imbécile ! » lui dit Kovalev. Le nez semblait en bois, et tomba sur la table avec un son assez drôle » comme ferait un bouchon. Le visage du major se crispa convulsivement. « Est-il possible qu’il ne s’attache pas ? » dit-il avec effroi. Il le remit encore à sa place exacte — ce fut encore une fois inutile.

Kovalev appela Ivan et lui ordonna d’aller chez le docteur, qui occupait, dans la même maison, le plus bel appartement, au premier étage. Ce docteur était un homme de belle tournure, ayant de superbes favoris pommadés ; sa femme était fraîche et bien portante ; il mangeait le matin des pommes fraîches, et tenait sa bouche dans un état extraordinaire de propreté, la rinçant chaque matin durant presque trois quarts d’heure, et se polissant les dents avec cinq sortes diverses de petites brosses.

Le docteur parut presque aussitôt. Après avoir demandé depuis combien de temps le malheur