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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/168

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serviette, et, en un instant, avec un blaireau, lui transforma toute la barbe et une partie des joues en une crème, telle qu’en vendent les marchands, dans les fêtes. « Voyons donc ! » se dit Ivan Iakovlevitch, après avoir regardé le nez, et ensuite, penchant la tête de côté, examiné dans l’autre sens : « Allons ! il est bien comme il faut ! » ajouta-t-il ; et longtemps il regarda le nez. Enfin, avec réserve et prudence, tel qu’on peut le faire pour soi-même, il plaça deux doigts de façon à en saisir le bout.

C’était le système d’Ivan Iakovlevitch.

― Allons ! allons ! fais attention ! cria Kovalev.

Ivan Iakovlevitch laissa tomber la main, perdit la tête et se troubla comme jamais encore. Il commença enfin à gratter soigneusement du rasoir sous la barbe, et, bien qu’il lui fût difficile de raser sans appuyer ses doigts sur la partie olfactive du corps, pourtant, tant bien que mal, s’aidant de son doigt majeur placé sur la joue ou sur la gencive inférieure, il vainquit toutes les difficultés et son opération.

Lorsque tout fut prêt, Kovalev se hâta de s’ha-