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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/183

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chez notre directeur dans son cabinet. J’y suis allé exprès de bonne heure, et, m’étant assis, j’ai retaillé toutes les plumes. Notre directeur doit être un homme très intelligent. Tout son cabinet est garni de bibliothèques. J’ai lu le titre de certains volumes : c’est tout de l’érudition, et une telle érudition que nous n’y pouvons pas mordre, ― tout est en français ou en allemand. Et regarde dans sa figure : hum ! quelle gravité brille dans ses yeux ! Je n’ai encore jamais entendu qu’il ait dit un mot superflu. Seulement, parfois, quand on lui apporte un papier, il demande : « Quel temps fait-il dehors ? » — « Pluvieux, votre Excellence ! » Oh ! non, il ne fait pas la paire avec nous ! C’est un homme d’État. — Je remarque, toutefois, qu’il m’aime particulièrement. Si sa fille de même… eh ! coquin !… Rien, rien, silence !

J’ai lu « La petite Abeille ». Ces Français sont un peuple stupide ! Voyons, que veulent-ils ? Je les saisirais tous, par Dieu, et les passerais aux verges ! J’ai lu aussi le très aimable récit d’un bal, décrit par un pomiestchik[1] de Koursk. Les

  1. Propriétaire d’un domaine.