rabbin se lave. Pourtant, par plaisanterie, je me suis rendu au ministère. Le chef de section se figurait que j’allais le saluer et lui faire des excuses, mais je l’ai regardé indifféremment, sans trop de colère ni de bienveillance, et je me suis assis à ma place, comme si je ne voyais personne. Je regardais toute cette clique bureaucratique, et je pensais : « Qu’arriverait-il s’ils savaient qui est assis parmi eux ? » Seigneur Dieu, que d’absurdités ils feraient ! Et le chef de section lui-même commencerait à me saluer jusqu’à terre, comme il salue maintenant notre directeur. Devant moi on apporta quelques papiers, pour que j’en fisse un extrait. Mais je n’y touchai même pas du doigt. Au bout de quelques minutes, l’agitation s’empara de tous. On disait que le directeur allait passer. Beaucoup de tchinovniks s’empressaient à l’envi, pour se montrer à lui ; mais moi je ne bougeai pas de place. Quand il passa dans notre section, tous boutonnèrent leur frac ; mais moi je n’en fis absolument rien. Qu’est-ce qu’un directeur ? Que je me lève devant lui, — jamais ! Quel est ce directeur ? C’est un bouchon et non un directeur. C’est un bouchon ordinaire, un simple bouchon, pas autre
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