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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/35

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armes furent prises sur les Tatars, les Turcs et les Liakhs ; aussi, beaucoup sont ébréchées. En les regardant, le pan Danilo, comme devant des inscriptions, se rappelle ses combats. Le long du mur, en bas, des bancs de chêne poli ; tout auprès, devant le poêle, est le berceau, suspendu à des cordes qui s’enroulent autour d’un anneau fixé au plafond. Dans toute la chambre, le plancher poli est frotté et ciré à la terre glaise. Sur les bancs se couchent le pan Danilo et sa femme ; sur le poêle repose la vieille servante ; dans le berceau, s’amuse et s’en- dort au bruit d’une chanson le petit enfant ; sur le plancher dorment les jeunes gens. Mais un Kosak préfère dormir sur la terre unie, à ciel ouvert ; il n’a besoin ni de lit de plume ni d’oreiller ; il place sous sa tête un peu de paille fraîche et s’allonge à son aise sur l’herbe. Il lui est agréable, quand il se réveille au milieu de la nuit, d’apercevoir le ciel profond constellé d’étoiles et de frissonner au froid de la nuit, qui rafraîchit les membres ; alors, en s’allongeant et marmottant à travers son sommeil, il allume sa pipe et s’enroule plus étroitement dans sa chaude pelisse.

Bouroulebache ne se réveilla pas de bonne