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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/85

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n’ose pas les contempler ; et jamais le pied de l’homme n’a foulé leur faite. Leur aspect vous étonne : la mer paisible sortit-elle un jour d’orage de ses larges rivages, lançant en tourbillons ses flots informes, et ceux-ci furent-ils alors pétrifiés, et restèrent-ils ainsi immobiles dans l’air ? ou bien des nuées pesantes tombèrent-elles du ciel et encombrèrent-elles la terre ? On ne sait, mais elles ont une bizarre couleur grise, et leur faîte blanc brille et étincelle au soleil. Jusqu’aux monts Karpathes on entend la langue russe, et même, au delà des monts, parfois encore, se prononce un mot de notre langue ; mais la foi n’y est plus la même et le langage est différent. Là vit le peuple peu nombreux des Hongrois ; il monte à cheval, se bat et boit aussi bien que les Kosaks ; mais pour les harnachements des chevaux et les riches caftans, il n’est pas long à tirer des ducats de sa poche.

Entre les montagnes sont de grands lacs. Comme du verre ils sont immobiles, et, comme une glace, ils reflètent les sommets nus des montagnes et leurs pieds verdoyants.

Mais qui donc, au milieu de la nuit, — on ne