Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



LE SORTILÈGE



I


Comme tu m’as conquis, jardin qui trituras
Le flamboyant charnier de tes eaux que balance,
Saturé d’une ardente et chaude pestilence,
Le vent lourd de poisons venu des daturas !

Des Arabes voûtés penchent leur crâne ras
Autour des norias grinçant dans le silence.
Rien ne bouge. Parfois, d’un arbre en fleurs, s’élance
Le jappement d’un singe ou le cri des aras.