Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/158

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Radeaux comblés de fleurs des îles embaumées
Immobiles sur l’onde avec tous leurs jardins,
Baléares d’azur, divines Borromées,
Ciels des joueurs de harpe et des vieux baladins,

Silence de la brousse où des appels se croisent,
Tatouage argenté des constellations,
Buffles bleus qui hantez les lunes siamoises
Du lent déroulement de vos migrations,

Nuit de lune magique emmaillotant de linges
Une idole perdue au milieu des forêts,
Temples hindous grouillant de serpents et de singes
Au bord du crépuscule éternel des marais,

Phosphores ! ronflement souterrain des tornades,
Pêchers roses brûlés au souffle des volcans,
Ciel du Sud qui miroite entre les colonnades
D’un cirque où les chacals errent en aboyant,