Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/182

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Viens, la mer luisante brille…
Entends-tu par les sentiers
Les filles en espadrilles
Rire avec les muletiers ?

L’air sucre et poivre tes lèvres
Les pâtres, indolemment,
Pendent aux cous de leurs chèvres
Des chapelets de piment.

Vois, le crépuscule s’orne
De son croissant familier
Qui plante une étrange corne
Au front du plus noir bélier.

C’est l’heure où le fermier parque
Son troupeau qui sent le thym,
L’Amour nous attend en barque,
Contrebandier clandestin…