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VILLE MORTE



I


Comme vous m’éprouvez, marbres mélancoliques,
Bains par l’herbe envahis, temples abandonnés,
Grands théâtres déserts, blanchis ou calcinés
Comme les ossements de géantes reliques.

Ô grave voyageur, c’est là que tu t’appliques
À peser le néant des siècles ruinés.
Tu rêves, le vent passe où tant d’hommes sont nés.
Seul, le chacal aboie aux fontaines publiques.