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Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/24

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Tu vis sous cette voûte où le doreur de coffres
De ses oiseaux dorés enchante un lit d’amour
Et dans cette ruelle où ta main peinte m’offre
Le raisin, la grenade et le miel, tour à tour.

Ô ma ville au front bleu, toi que l’azur macère
Dans le piment, l’anis, la verveine et l’encens,
Alger, jardin de feu, sépulcre des corsaires,
Bain d’ambre et d’ambroisie où j’ai plongé mes sens.


J’ai ta rouge chaleur comme du poivre aux lèvres,
Ma bouche s’incendie à tes piments, et j’ai
Sur mes nuits de parfums et sur mes nuits de fièvres
Au front de mon désir ton croissant orangé.