Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/240

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Moi qui ne puis, pauvre et nu,
Qu’imiter sur mon roseau
Les bruits de feuillage et d’eau
Des pays que j’ai connus,

J’avais si bien su te dire
La tristesse de tes dunes
Et le lever de la lune
Devant ton premier sourire,

Que tu me gardas trois jours,
Moi, le poète en haillons,
Pour éblouir de rayons
Ta solitude d’amour,

Et que, malgré sa colère
Et les lances de l’escorte,
Tu fis refuser ta porte
Au capitan des galères.