Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/260

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Fuyons la vieille Europe où tout n’est que dégoût
Et qui bâille à la lune aux rengaines tziganes…
Là-bas, c’est le Bengale et les roses afghanes,
          Là-bas, on mange le sagou
          Et le nid bleu des salanganes !

Parmi les océans où flotte leur splendeur,
Des paquebots plus blancs que les yachts légendaires
Nous porteront, un soir, vers les débarcadères,
          Où l’Amour cache son odeur
          Sous la robe des bayadères.

Si tu savais, le ciel sur la brousse est si beau !
La pourriture d’or au soleil s’évapore,
La mer fouille le golfe ainsi qu’un madrépore
          Tandis que les grands paquebots
          Surgissent devant Singapore.