Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/289

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Ils entendent déjà, tandis que tu t’allumes,
Les marteaux du radoub vaincre la nuit qui meurt
Et le sombre arsenal tout rougeoyant d’enclumes
Plein de son rêve épique élever ses rumeurs.

Le cri de la vigie a déchiré leur gorge,
Leur sein tressaille aux trous de leurs maillots tigrés
Et le fracas mêlé des cloches et des forges
Émeut déjà la harpe immense des agrès.

Tandis que, balancés sur ces eaux éternelles
D’où tes dômes mêlés de vergues vont sortir,
Ils sentent lentement monter dans leurs prunelles
L’orgueil d’Alexandrie et la splendeur de Tyr.