Nos yeux ont contemplé Byzance et Trébizonde
Et sur nos brigantins adroits
Nous avons pu toucher, ô Marseille, le monde
Aux plus secrets de ses endroits.
Il nous suffit, au fond de nos chambres de poupe,
De fermer les yeux pour revoir
Les pachas plus sanglants dans leurs coussins de pourpre
Que les grands nuages du soir.
Et pour goûter avec une âpre frénésie
Devant nos lits d’aventuriers
L’odorant souvenir des jardins où l’Asie
Mêle la colombe aux lauriers.
Maintenant, nous voici ; notre équipage danse
Autour de tes arbres fleuris
Et notre or alourdit tes cornes d’abondance
Et dans ta chaise tu souris.
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