Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/305

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Il s’acharne malgré le vent âpre et torride
— Dieu rouge et tout puissant de ces immensités ! —
Et répond d’une triste et sauvage fierté
Au silence éternel des horizons arides.

Si je quitte l’horreur de la plaine et des monts
Pour gagner vers le Nord une mer qui halète,
Je vois sous la splendeur de ses nuits violettes
Les chevaux du soleil souffler sur leur timon.

Ô terre, terre d’or qui, de loin, encourage
Les marins, fascinés comme par la Toison,
À ramer vers ta rive et vers ton horizon,
Dis-moi, quelle Circé règne sur tes mirages ?

Pour me lier à vous, sans un secret remords,
Vénéneux végétaux pareils à des reptiles,
Et vous, arbres de fer dont les fruits inutiles
Sont bleus comme le lait funèbre de la Mort,