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LE DOREUR DE COFFRES



Humble magicien, maigre doreur de coffres,
La lampe fait brûler les trésors que tu m’offres
Sous la voûte où j’ai vu lorsque tu t’es courbé
Sous l’énorme turban luire ton front bombé.
Tout le jour, ô vieillard accroupi, tu révèles
Des œillets monstrueux et des roses nouvelles
Et dans l’ombre vivante éblouie à jamais
Tu ne t’étonnes pas des fleurs que tu commets.
Ta main s’ouvre et voici qu’un rossignol se pose,
Extasié, devant la plus ardente rose,