Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/82

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Là, j’ai vu pendre ainsi que de lourdes mamelles
      Les grappes de tes bleus raisins
      Parmi les thyrses que tu mêles,
Peut-être, au geste obscur de tes dieux souterrains.

J’ai vu se rebrousser sur tes campagnes claires
Au brusque vent marin tes oliviers d’argent
Et les rouges vaisseaux, tour à tour, émergeant
Surgir de cette mer où dorment les galères.

J’entends encor jaillir le cri de tes pressoirs…
      Au loin, un pâtre de Virgile
Découpe sous les pins où s’allume le soir
      Son beau torse couleur d’argile.

Parfois, une clameur dans le vent lourd de sel
Saluait comme un hymne autour d’une charrue
Quelque pâle Cybèle au soleil reparue
      Avec son sourire éternel…