Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



SOPHONISBE



Le cri mystérieux des hautes sentinelles,
L’entendrai-je remplir ton âpre isolement,
Ô farouche, ô lointaine, ô rouge citadelle
Qui surplombes le gouffre où le torrent fumant
Répercute sans fin sa rumeur éternelle ?…

Et sur tes sombres murs dont la pierre s’encrasse
De fientes d’hirondelle et de sang desséché,
La reverrai-je encore au bord de sa terrasse,
Ses deux poings au créneau, lunaire, se pencher
Vers l’aboiement des chiens et des hyènes voraces ?