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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/100

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Comédie.

parce que le hasard m’aura fait naître noble, la noblesse me devra condamner à être éternellement malheureux ? Paméla est plus qu’un royaume à mes yeux ; et fussé-je Roi, je la préférerais à ma couronne. Mais je l’aime à ce point, et j’ai le courage de m’en séparer ! Me priverai-je ainsi du trésor du monde le plus précieux ? La céderai-je à ma sœur ? partirai-je pour ne plus la revoir ? (Il reste pensif un moment, et ajoute :) non, non, jamais il n’en sera ainsi.

Isac.

Monsieur.

Bonfil.

Que veux-tu ?

Isac.

Mylord Artur.

Bonfil.
(Il reste un moment sans répondre, et dit ensuite :)

Qu’il entre (Isac sort.) Non, non, il n’en sera jamais ainsi.


Scène XIII.

Mylords ARTUR, BONFIL.
Artur.


Mylord.

Bonfil (se lève et le salue.)

Asseyez-vous.

Artur.

Pardonnez : peut-être vous dérangé-je.

Bonfil.

Vous me faites honneur.

Artur.

Je serais fâché d’avoir troublé le cours de vos pensées.