Aller au contenu

Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
Comédie.

Bonfil.

Je suis agité de mille pensées diverses.

Artur.

Je connais deux partis qui vous conviendraient parfaitement : une fille de mylord Pakum, une nièce de mylord Raimnur.

Bonfil.

Et sur quoi fondez-vous cette convenance parfaite ?

Artur.

Elles sont l’une et l’autre très-riches.

Bonfil.

La Richesse n’est point l’idole que j’encense.

Artur.

Leur sang est très-pur.

Bonfil.

À la bonne heure ! voilà ce qui s’appelle une prérogative. Mon ami, puisque vous daignez vous intéresser à moi, ne vous lassez point, de grâce, de répondre à mes questions.

Artur.

Il est des occasions, où je n’épargne point les paroles.

Bonfil.

Parlez-moi franchement. Pensez-vous qu’il soit, pour un noble, d’une indispensable nécessité d’épouser une femme noble aussi ?

Artur.

Je ne dis pas que ce soit pour tout le monde une stricte nécessité : mais tous les bons principes prescrivent de le faire.

Bonfil.

Et ces règles ne sont soumises à aucune exception ?