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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/112

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Comédie.

Artur.

C’est ce que je ne pourrais vous dire au juste.

Bonfil.

Quel est donc le sang auquel on porte alors un si grand préjudice ?

Artur.

C’est celui qui se transmet aux enfans.

Bonfil.

Ah ! vous m’avez porté un coup mortel.

Artur.

Mylord, parlez-moi avec la franchise de l’amitié ; seriez-vous véritablement dans ce cas ?

Bonfil.

Comment mon ami, les enfans qui naîtraient d’un tel mariage ne seraient pas nobles ?

Artur.

Ils le seraient du côté du père.

Bonfil.

Mais n’est-ce pas le père, n’est-ce pas l’homme qui donne la noblesse ?

Artur.

Mon ami, vous mettez tant de chaleur dans cette discussion, que je croirais volontiers que la question vous intéresse personnellement.

Bonfil (reste sans parler.)
Artur.

Ouvrez-moi votre cœur : dites-moi la vérité, et je m’efforcerai de vous donner les conseils que je croirai propres à ramener la paix dans votre cœur.

Bonfil (à part.)

Oui ; que Paméla aille avec ma sœur.

Artur.

On raisonne beaucoup sur les maximes générales, qui cependant s’adaptent diversement à la différence