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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/116

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Comédie.

Isac.

Monsieur, le maître d’hôtel ne l’a point préparé.

Bonfil.

Le thé, encore une fois, le thé et le rack.

Isac.

Mais Monsieur…

Bonfil.

Ne me réponds point, sans quoi je te roue de coups. (Isac sort.)

Artur (à part.)

Il est bien agité.

Bonfil.

Asseyons-nous.

Artur.

Avez-vous vu le chevalier Ernold ?

Bonfil.

Non ; mais peut-être viendra-t-il me voir ce matin.

Artur.

Il y a cinq ans qu’il voyage. Il a fait tout le tour de l’Europe.

Bonfil.

La meilleure étude qu’un jeune Lord puisse faire, c’est de voir le monde.

Artur.

Sans doute ; celui qui ne sort point de son pays, conserve une foule de préjugés.

Bonfil.

Il y a des gens qui ne soupçonnent pas un autre monde que leur patrie.

Artur.

Les voyages corrigent bien de cette présomption et donnent de la docilité.