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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/146

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Comédie.

rendre le bien que vous m’avez fait ! Pardonnez-moi les déplaisirs que j’ai pu vous causer ; veuillez-moi toujours du bien, et priez Dieu pour moi.

Mme Jeffre (à part.)

Ô ciel ! mon cœur se brise ; je n’en puis plus.

Myladi.

Paméla, plus tu restes ici, et plus tu auras de peine à t’en aller. Viens : tu trouveras chez moi de quoi t’égayer. Mon neveu est de retour d’un voyage de cinq ans ; c’est la gaieté même. Il a amené avec lui des domestiques de différentes nations ; et depuis son arrivée, ma maison semble transportée à Paris.

Paméla.

J’ose espérer, Madame, que monsieur votre neveu n’aura rien à me commander.

Myladi.

Allons ; c’est assez perdre de temps.

Mme Jeffre.

Vous ne dînez point avec Mylord votre frère ?

Myladi.

Non ; il me tarde de conduire Paméla chez moi.

Paméla.

Mais que dira Mylord, si je pars ainsi, sans lui baiser la main ?

Myladi.

Suis-moi ; nous passerons dans son appartement.

Mme Jeffre.

Le voilà qui vient bien à propos.

Paméla.

Oh ! Dieu ! je tremble. Mon sang se glace dans mes veines !