faudra vivre dans la retraite, comme une servante. Les femmes nobles ne daigneront pas la regarder les autres ne seront pas dignes de votre société. À quel triste sort condamnez-vous cette infortunée ! vos gens eux-mêmes, pourront-ils s’accoutumer jamais à révérer une maîtresse, dans celle qui a été leur compagne ? Bientôt vous vous trouverez escorté d’un beau père, aux mains rudes et calleuses, et d’une longue suite de parens de la même classe ; tout cela vous fera rougir. L’amour, l’excès de l’amour qui vous transporte aujourd’hui, vous peint tout en beau, mais il ne dure pas ; le prestige s’évanouit, la passion s’éteint, et cède la place à des réflexions plus sages qui, trop tardives alors ne font qu’ajouter aux regrets et à la confusion. Je vous parle en ami, et le cœur sur les lèvres. Voyez d’un côté les douces illusions de votre amour ; de l’autre, les obstacles, les devoirs dont il vous faut triompher, les périls même auxquels vous vous exposez ; et s’il vous reste encore de la raison, choisissez vous-même, et suivez le parti que vous présente l’honneur.
Mon cher ami !
Allons, Mylord, du courage, faites une action héroïque et digne de vous ; fuyez l’enchantement affranchissez-vous d’une chaîne injurieuse.
Mais comment, mon ami, comment l’abandonner ?
Cédez-la à votre sœur.
Non, cela ne sera jamais ; elle n’ira certainement pas chez elle.
Mais pourquoi cela ?