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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/166

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Comédie.

Bonfil.

Ma sœur est une folle ; elle a des momens insupportables. Je le dirai à ma honte ; elle me ressemble, elle a tous mes défauts. Pauvre Paméla ! accoutumée aux bontés de ma mère, qui la traitait en fille ; elle perdroit bientôt, auprès de ma sœur, et la santé, et la vie misérablement.

Artur.

Faites mieux ; travaillez à l’établir.

Bonfil (réfléchit un moment.)

Oui ; voilà une excellente idée.

Artur.

Voulez-vous que je lui cherche un mari ?

Bonfil.

Occupez-vous-en sur le champ.

Artur.

Je le ferai volontiers.

Bonfil.

Ma mère me l’a si tendrement recommandée !

Artur.

Donnez-lui une dot honnête, ce sera remplir ses intentions.

Bonfil.

Oui ; je lui donnerai deux mille guinées pour dot.

Artur.

Oh ! c’est beaucoup trop ; qui voulez-vous qui l’épouse ?

Bonfil.

Paméla n’accepterait pas la main d’un homme du peuple.

Artur.

Et un noble ne la prendra pas pour sa dot.

Bonfil.

Faites en sorte que ce mari-là ne soit pas étranger.