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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/168

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Comédie.

Artur.

Quoi ! seriez-vous fâché qu’elle s’éloignât d’ici.

Bonfil.

N’aigrissez point plus cruellement ma blessure !

Artur.

Faisons part de tout cela à madame Jeffre. C’est une femme de bon sens ; elle pourra s’occuper de pourvoir Paméla.

Bonfil.

Oui, Jeffre l’aime : personne ne saura mieux qu’elle contenter Paméla.

Artur.

Voilà donc l’affaire terminée : voilà le sort de Paméla comme assuré ; vous voilà hors enfin du danger de vous perdre à jamais.

Bonfil.

Mon ami, vos conseils agissent sur mon cœur avec l’ascendant de la raison : mais j’éprouve, hélas ! j’éprouve seul les tourmens cruels de la passion qui me dévore.

Artur.

Puisque vous avez de l’amitié pour moi, j’aurais une autre grâce à vous demander.

Bonfil.

Demandez ma vie si vous voulez.

Artur.

Je voudrais que vous me fissiez le plaisir de venir passer avec moi huit jours à la campagne.

Bonfil.

Non, excusez-moi ; mais je ne puis vous complaire en ceci.

Artur.

Pour quelle raison ?