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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/186

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Comédie.

Mme Jeffre.

Que le ciel vous entende. Je vais la faire venir. (Elle s’éloigne un peu et revient sur ses pas.) Mais, c’est que je ne voudrais pas, Monsieur, qu’en voyant Pamela, l’aspect de ses charmes vous fit perdre de vue son honnêteté.

Bonfil.

Jeffre, ne me fatiguez point. Que Paméla vienne ici, ou je vais auprès d’elle.

Mme Jeffre.

Non, non. Je la vais faire venir. (À part.) Cette chambre est un peu obscure. (Elle sort.)

Bonfil.

Le voilà le moment terrible où je dois acquérir la gloire de me vaincre moi-même.


Scène V.

Mylord BONFIL, Mme JEFFRE (conduisant Pamela qui entre la tête baissée et toute tremblante.)
Mme Jeffre (à Paméla.)


Ne craignez rien : il m’a promis de ne rien faire qui puisse vous déplaire.

Paméla (à Jeffre.)

L’a-t-il juré ?

Bonfil (reste pensif un moment.)
Mme Jeffre (à Paméla.)

Oui, il l’a juré.

Paméla.

Oh ! quand il jure, il ne manque pas à sa parole.