Aller au contenu

Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
Comédie.

Bonfil (à part.)

Ah ! chaque mot qu’elle me dit m’enchante davantage !

Paméla (à Jeffre.)

Qu’en dites-vous madame Jeffre ? où sont ces flatteuses espérances ?

Mme Jeffre (à Pamela.)

J’en suis toute consternée.

Bonfil (à Paméla.)

Allons, il faut absolument que je te marie ; il n’y a pas de meilleur moyen de mettre ton honneur en sureté. Jeffre vous qui l’aimez, occupez-vous du soin de lui chercher un mari.

Mme Jeffre.

Et la dot ?

Bonfil.

Je lui donnerai deux mille guinées.

Mme Jeffre (à Pamela.)

N’en doutez point ; vous ferez, avec cela, un excellent mariage.

Paméla.

Ah ! de grace, Mylord, ne me sacrifiez pas !

Bonfil.

Quoi ! ton cœur serait-il engagé ?

Paméla.

Si vos bontés, Mylord, me permettaient de disposer de moi, je vous dirais quel est le penchant de mon cœur.

Bonfil.

Parle : je ne suis point un tyran.

Paméla.

Tous mes vœux se bornent à conserver ma douce liberté.

Bonfil (avec douceur.)

Ma chère Paméla, veux-tu rester avec moi ?