Aller au contenu

Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
161
Comédie.

Paméla.

Monsieur !

Bonfil.

Tu seras contente : tu iras vivre avec tes parens.

Paméla (en soupirant.)

Ah ! que le ciel vous récompense de ce bienfait !

Mme Jeffre.

Mylord, Mylord, ne sacrifiez point cette pauvre petite ; elle ne sait ce qu’elle demande, et vous ne le lui devez pas accorder.

Bonfil.

Taisez-vous. Vous ne savez ce que vous dites. Ô femmes ! vous faites plus de mal que de bien avec votre amour. Paméla forme un projet héroïque ; elle songe à son honneur, au mien, à la paix commune.

Mme Jeffre.

Ma pauvre Paméla !

Bonfil.

Ton père aura les deux mille guinées que je donnais à ton époux.

Paméla.

Oh ! combien elles m’en deviendront plus chères !

Bonfil.

Demain… oui demain, tu partiras.

Mme Jeffre.

Si vite ?

Bonfil.

Oui, demain. Ne vous mêlez point de cela. Elle s’en ira demain.

Mme Jeffre.

Mais comment ? avec qui ?

Bonfil.

Avec vous ; accompagnez-la.