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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/274

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Comédie.

Paméla.

Ah ! parlez, mon père ! parlez ; au nom du ciel, ne me faites pas languir plus long-temps.

Andreuss.

Ah, Paméla ! Paméla, tu es une vertueuse enfant ; mais sur l’article de la curiosité, tu es femme comme les autres.

Paméla.

Pardon je ne demande plus rien.

Andreuss.

Pauvre enfant ! tu as un excellent cœur ! oui, ma fille, oui, je te dirai tout. Combien de fois mes remords et ta mère m’ont engagé à le faire ! Mais chaque jour, hélas ! ma vieille compagne, mon petit intérieur, ma ferme réclamaient tous mes soins. Aujourd’hui que ta maîtresse n’est plus, que tu ne peux décemment rester avec un homme qui n’est point marié, que je te dois enfin reconduire sous mon toit champêtre, je veux avant tout t’apprendre qui je suis, qui tu es, afin que dans le sein même de l’indigence que je t’engage à choisir pour la sureté de ton honneur, ta vertu ait encore un mérite de plus.

Paméla.

Dieu ! que vous préparez mon cœur à d’étranges récits.

Andreuss.

Oui, fille adorée ! tu entendras en effet des choses bien étranges.