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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/280

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Comédie.

Andreuss.

Je vous le dirai franchement ; c’est mon zèle son honneur

Bonfil.

N’est-il pas en sureté dans mes mains ?

Andreuss.

Tout le monde, Monsieur, ne peut pas être convaincu de votre honnêteté.

Bonfil.

Eh ! quelles seront auprès de vous ses occupations ?

Andreuss.

De seconder sa vieille mère, de préparer la nourriture à la petite famille, de travailler, de vivre en paix, de nous consoler enfin dans les derniers : momens de notre vie.

Bonfil.

Malheureuse Paméla ! N’a-t-elle acquis tant de vertus aimables, que pour les ensevelir toutes dans l’oubli, pour les confiner dans un bois !

Andreuss.

Monsieur, la vraie vertu se contente d’elle-même.

Bonfil.

Pamela n’est pas née pour filer, ni pour le vil exercice de la cuisine.

Andreuss.

Tous les exercices qui ne blessent point l’honneur, peuvent convenir aux personnes honnêtes.

Bonfil.

Sa main est blanche comme la neige !

Andreuss.

La fumée des villes peut la brunir plus que le soleil de la campagne.

Bonfil.

Elle est faible, délicate.