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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/300

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Comédie.

vie. Je suis vieux, il est vrai, et il ne me reste que peu de jours à vivre ; mais je ne voudrais pas tomber sous le fer d’un bourreau.

Bonfil.

Vous pouvez-être tranquille ici : personne ne vous y connaît ; personne n’y sait qui vous êtes.

Andreuss.

Mais, vivre toujours renfermé ! je suis accoutumé à respirer l’air libre et pur de la campagne.

Bonfil.

Je vous donne ma parole d’honneur que je ferai tout, pour que vous recouvriez au plutôt votre liberté première.

Andreuss.

Avez-vous un tel crédit auprès de sa majesté ?

Bonfil.

Je sais ce que je puis me promettre de la clémence du Prince, et de l’amitié des Ministres. Mylord Artur s’unira à moi pour plaider votre cause.

Andreuss.

Fasse le ciel que mylord Artur ait hérité en ma faveur de la bienveillance dont son père m’honorait !

Bonfil.

Paméla tarde bien : courons au-devant d’elle.

Andreuss.

Hélas ! il ne m’est plus possible de courir.

Bonfil.

Donnez-moi la main.

Andreuss.

Bénie soit la providence du Ciel !

Bonfil.

Ma chère Paméla ! tu ne me fuiras donc plus, le front tout couvert d’une aimable pudeur ! (Il sort avec Andreuss.)