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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/330

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Comédie.

Scène XIV.

Les Mêmes, Mylord ARTUR, PAMÉLA.
Artur.


La voilà. Elle n’a jamais voulu accepter mon bras.

Bonfil.

Chère Paméla, une honnête épouse ne se refuse point à cette marque de civilité.

Paméla.

Je ne suis point votre épouse encore.

Myladi.

Comment ? qu’entends-je ? Paméla votre épouse !

Bonfil.

Oui ; respectez en elle la comtesse d’Auspingh.

Myladi.

Qui l’a fait comtesse ? vous ?

Bonfil.

Non ; sa naissance. Mylord Artur vous l’attestera.

Artur.

Myladi, vous pouvez m’en croire. Le Comte son père a vécu trente ans enseveli dans l’obscurité d’un état pauvre, mais honnête.

Myladi.

Comtesse, je vous demande pardon des outrages que j’ai pu vous prodiguer sans vous connaître. Mais comme le sentiment seul de l’honneur éveillait mon couroux, vous saurez, je l’espère, m’excuser en faveur du motif, vous qui avez fait de l’honneur la première idole de votre cœur.