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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/336

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297
Comédie.

Paméla.

Mylord…

Bonfil.

Ce n’est plus là le titre qu’il vous convient de me donner.

Paméla.

Cher époux, souffrez que dans un jour où vous me comblez de tant de bontés, j’ose implorer encore une grace de plus.

Bonfil.

Vous allez me demander le pardon d’Ernold ?

Paméla.

Oui, cher époux ; ce n’est rien demander qui vous puisse avilir ! pardonner est une action généreuse, magnanime et qui élève l’homme au-dessus de l’humanité.

Bonfil.

C’est vous que le téméraire a offensé ; vous qui m’êtes plus chère cent fois que moi-même.

Paméla.

Si vous ne considérez que ses torts à mon égard, c’est un motif de plus pour moi de vous conjurer de les oublier.

Bonfil.

Généreuse Paméla ! eh bien ! je lui pardonne tout à votre considération.

Paméla.

Ce n’est point assez : que votre sœur reprenne sa place dans votre cœur.

Bonfil[1].

Oui ; je lui rends mon amitié, pour faire connaître à quel point je vous estime et vous aime. Myladi, j’oublie tout en faveur de Paméla : admirez-la, imitez-la sur-tout, si vous pouvez.

  1. Oui, je veux par ce trait qu’elle juge elle-même.
    Combien je vous estime et combien je vous aime.

    (À sa sœur.)

    Que le passé s’oublie. Admirez Paméla
    Et s’il se peut encor, ma sœur, imitez-la.

    (Acte V, Sc. X.)