Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/370

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être moins dur et moins dangereux ! puisse une épouse aimable et de mon caractère, me faire trouver ma chaîne légère ! Ah ! elle a beau être d’or, beau être enrichie de diamans et ornée de fleurs, c’est toujours une chaîne. La liberté est préférable à toutes les richesses du monde : mais le sort a voulu que l’homme se soumît aux lois de la nature, et contribuât, à ses dépens, au bien de la société, et à la conservation de l’univers. (Il entre dans sa chambre.)


Scène IV.

LA COMTESSE, ensuite le GARÇON de l’auberge.
La Comtesse, (sur la porte de sa chambre.)


Lafleur ! (Elle appelle plus fort.) Lafleur ! Ce coquin-là manque toujours à son devoir ; il ne peut s’assujetir à être à nos ordres. Un peu étrange en tout, mon père l’est sur-tout à cet égard ; il tolère à son service le valet du monde le plus paresseux. Vous verrez qu’il faudra que je sorte, si je veux… Hola ! n’y a-t-il personne ici ?

Le Garçon.

Qu’y a-t-il pour votre service, Madame ?

La Comtesse.

Où est notre valet ?

Le Garçon.

Il est là bas qui dort étendu sur un banc, et je crois qu’une batterie de canons ne le réveillerait pas.

La Comtesse.

Apportez-moi un verre d’eau.

Le Garçon.

Dans l’instant. Monsieur le comte dort toujours ?